Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du vendredi 19 septembre 2003

Avec moins de 5% des déplacements, le vélo ne perce pas en ville en France

Malgré une image très favorable, le vélo ne perce pas en ville en France : la petite reine est utilisée dans moins de 5% des déplacements et régresse même dans la plupart des agglomérations, selon une étude de l'Institut français de l'environnement (IFEN). Si on les interroge, les Français sont de fervents adeptes du vélo : 55% le voient comme "le transport qui va le plus se développer dans les années à venir", selon une enquête réalisée en 2003 par la Sofres pour le Club des villes cyclables. Le vélo est perçu - à juste titre - comme le mode le plus respectueux de l'environnement, y compris devant les transports en commun. Pourtant, la bicyclette ne représente qu'une part infime des déplacements : 4% en zone rurale ou périurbaine, 3% en banlieue, 2% en centre-ville. Pire, sa part décroît pratiquement dans toutes les grandes agglomérations. Les exemples abondent pourtant, à l'étranger, de villes qui lui font une place significative : 13% des déplacements en Flandre, 28% à Amsterdam, 26% à Copenhague, 30% à Ferrare, en Italie, où le centre piétonnier est accessible aux vélos. L'IFEN souligne que la "culture vélo" n'est pas innée dans les pays nordiques mais résulte d'une politique volontariste. Ainsi, aux Pays-Bas et au Danemark, l'usage de la bicyclette a reculé comme en France jusqu'aux années 1970 avant de redémarrer sous l'influence de la prise de conscience écologique. En France, la loi sur l'air de 1996 contraint les villes de plus de 100 000 habitants à élaborer des plans de déplacements urbains en faveur des déplacements "doux", dont le vélo. Mais les pistes cyclables sont trop souvent anecdotiques, les réseaux discontinus et la circulation automobile trop dense. Les distances à parcourir, le manque de pistes cyclables et la peur de se faire renverser sont les principaux obstacles au vélo, selon l'enquête Sofres. Outre l'aménagement de pistes cyclables, une circulation "calmée" est un préalable à son essor, ajoute l'IFEN. Ainsi, à Paris, la forte hausse du nombre de cyclistes au deuxième trimestre (+ 42%), du fait des conflits sociaux dans les transports, s'est accompagnée d'une hausse mécanique de 41% des accidents pour les cyclistes.

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